Les 5 erreurs fréquentes dans les plans mécaniques

1. Oublier ou mal placer les tolérances
Les tolérances sont essentielles pour garantir la fonctionnalité de la pièce, mais aussi sa fabricabilité. Trop serrées, elles complexifient inutilement l’usinage. Trop larges, elles peuvent nuire à l’assemblage ou au bon fonctionnement.
Erreurs typiques :
Ne rien mettre du tout : tolérance implicite non maîtrisée
Utiliser des tolérances générales inadaptées au cas
Appliquer des tolérances sans lien avec la fonction réelle
Bonne pratique : toujours lier la tolérance à une fonction (assemblage, guidage, étanchéité, etc.), et travailler en chaîne de cotes.
2. Ne pas indiquer les traitements ou états de surface
Une pièce peut sortir "conforme" d’un point de vue géométrique, mais être inutilisable faute de traitement thermique ou de finition adaptée.
Erreurs typiques :
Oublier un revêtement (anodisation, peinture, zinguage…)
Ne pas préciser les états de surface critiques (glissiere, portée…)
Mettre l’info uniquement en note de bas de plan
Bonne pratique : créer un cartouche ou une zone dédiée à ces informations, et les appliquer clairement aux zones concernées.
3. Renseigner des cotes incohérentes ou inutilisables
Les cotes doivent être exploitables par la fabrication, le contrôle ou l’assemblage. Une cotation mal pensée peut rendre une pièce inutilisable ou non contrôlable.
Erreurs typiques :
Cotations flottantes (non rattachées)
Cotes non mesurables physiquement
Redondance ou contradictions entre vues
Bonne pratique : respecter les règles ISO GPS et penser à la lecture opérateur. Chaque cote doit avoir un sens pratique.
4. Ne pas inclure de vues d’assemblage ou de détails
Un plan de pièce seul peut être insuffisant pour comprendre l’ensemble. L’absence de vue en contexte ou de détails critiques peut bloquer un assemblage ou provoquer des erreurs.
Erreurs typiques :
Plans "plats", sans vue de coupe ni éclatés
Pas d’identification claire des positions ou sens de montage
Aucune indication sur la fonction de la pièce dans le système
Bonne pratique : inclure une page de vue d’ensemble ou d’assemblage simplifié, même schématique, pour remettre la pièce dans son contexte.
5. Ne pas actualiser le cartouche ou la révision
Le cartouche est la carte d’identité du plan. Une révision mal gérée peut égarer la production, provoquer l’usage d’une ancienne version ou entraîner un malentendu client.
Erreurs typiques :
Absence de numérotation de révision
Révision modifiée mais non datée
Fichier différent mais nom identique
Bonne pratique : adosser chaque plan à une fiche de modif ou un suivi de révision clair, partageable et tracé.
Conclusion
Un bon plan, c’est un plan qui parle à l'utilisateur
Un plan n’est pas qu'un livrable administratif. C’est un outil de fabrication, un contrat avec le client. Il doit être précis, complet, et lisible. En évitant ces erreurs classiques, vous accélérez vos projets, vous fiabilisez la fabrication, et vous gagnez en professionnalisme.
Un bon plan est celui qu’on peut mettre dans les mains d’un client, d'un usineur, d’un opérateur ou d’un sous-traitant, sans devoir l’expliquer.
Details
Date
11 avr. 2025
CategorIE
Conception
TEMPS
10 Min
Auteur
Arnaud GUERRÉE
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